Etoile rouge

L'amphithéâtre d'Orange était plein à craquer. Une marée fleurie et colorée de quelques milliers de garçons et de filles. Dans la fraicheur de ce début de soirée, l'air embaumait. Subtil et entêtant mélange de senteurs d'orient: patchouli, "sinsemilla" et ambre. De curieuses et minuscules pastilles de buvard rouge s'échangeaient par-ci, par là. ..
Sur la scène, un gigantesque mur de machines couvertes de boutons, de potentiomètres et de cadrans. Au fur et à mesure, la nuit se faisait plus noire.et le mur s’illuminait peu à peu de multiples couleurs.
Quand les musiciens s’installèrent chacun devant ses consoles, l’obscurité se fit dans un premier temps totale :; juste le temps pour que nous puissions distinguer peu à peu les étoiles dans le ciel et profiter de quelques instant de silence à peine rompu par la brise et un léger crépitement d’électronique. Puis la scène s’inonda d’une luminescence verdâtre, les cadrans s’allumèrent et s’agitèrent, de multiples lueurs de toutes couleurs clignotaient sur ce qui ressemblait au cockpit d’un vaste vaisseau spatial. La musique s’éleva et les milliers de spectateurs devenus soudain les passagers de cet immense vaisseau, se laissèrent alors guider vers l’inconnu étoilé.
Les petites étoiles rouges commencèrent alors à produire leurs effets et chacun, en communion avec la musique, la voie lactée et les pilotes de cet engin magique, voguait vers son propre monde imaginaire.
Ce fut mon premier trip, j’ai essayé dans le petit film ci-dessous de le retrouver quelques années après en «écoutant de nouveau Tangerine Dream et leur opus Ricochet joué ce soir là pur la première fois en France  le film met quelques instants à se charge,........